Les Tsogho sont établis au coeur de la forêt équatoriale. Ils sont sans doute parmi les premiers à avoir rejoint les pygmées sur le territoire de l’actuel Gabon. Le peuple habite l’actuelle province de la Ngounié depuis plus de trois siècles. A ce jour, plusieurs villages ont résisté à l’exode rurale et au rétrécissement des terres par les compagnies forestières. Ils occupent presque toute la région à l’ouest et au nord de Mimongo dans le massif central (Massif du Chaillu).
La population Tsogho est difficile à évaluer. Mais elle minoritaire par rapport à ses « grandes » voisines dont les Eshira, Punu et Kélé. Elle est certainement plus importante que celle des Pindji (Apindji), Evya et Puvi.
Le nom « Tsogho » se décline ainsi qu’il suit: Ashogo, Getsogho, Getsogo, Ghetsogho, Isogho, Isogo, Itsyogho, Mitchogo, Mitshogho, Mitshogo, Mitsoghos, Mitsogo, Mitsogos, Nitsogho, Nitsogo, Shogo, Sogo, Tshogho, Tsogho, Tsogo, Tsogos
Extrait de traidtion: « Quand la terre et le ciel s’étaient rencontrés, Nyambi (Dieu) dit: « Je vous donne la race: Milshogo. » Il y avait un enfant blanc et un noir. Le père dit: « Attendez-moi là, n’allez pas en brousse! » Au bout de deux jours l’enfant noir dit : « Tshogo ho » (Je suis fatigué), d’où le nom. L’enfant blanc avait quant à lui obéi; pour le récompenser, Dieu lui donna le papier. Puis il dit: « Tshogo YU » manger le boa; il pourra ensuite me voir. »
Les ancêtres étaient dans une grande plaine sans arbres à l’est, appelée Notové, dans un pays trop chaud, plus loin que Franceville. La rivière Divindé Mipopa marquait l’endroit où le ciel et la terre se sont rencontrés.
Extrait de tradition: Le petit oiseau tshongosongo vola en avant sans se poser. Il revint dire : « Il y a un beau pays. » Le tshioka (animal aquatique) fit un trou jusque-là. Les hommes l’ont suivi et sont arrivés ici. Mais les Babongo (pygmées) étaient déjà arrivés.
Les chefs babongo s’appelaient Moutshoï Mo Loubi (mère) et Pendzé (père). L’oncle, Magnéwanga, était Tshogo. Ils arrivèrent au village Boundji et se séparèrent là en trois fractions: Diboa (à l’ouest), Mopindi (Mimongo), Issouma (sud-ouest).
Société et esclavage
Société et esclavage
Famille matrilinéaire; chef: l’oncle maternel (katshi). La dot est remise au père qui en donne la moitié au katshi. Chaque clan (ebota) a son chef. Les Diboa forment trois clans, les Issouma un. Les Mapindi se divisaient en deux clans: Mapanga et Mitoungou, moitié Tshogo, moitié Sangou. Territoire réparti par clans. Exogamie de clan. Mariage avec tous les peuples.
L’esclavage avait diverses causes. Les voleurs ou les gens qui se conduisaient mal pouvaient être vendus s’ils ne se rachetaient pas. Le meurtre obligeait la communauté du meurtrier à remplacer la victime : un homme pour un homme, une femme pour une femme; ceux-ci pouvaient être adoptés ou vendus. En cas de famine on pouvait vendre ses enfants. Pour obtenir d’un clan l’autorisation de s’installer sur son territoire, on lui donnait quelqu’un de sa famille. Les esclaves étaient fréquemment vendus aux Eshira ou aux Bapounou pour avoir du sel et des marchandises. Les Mitshogo achetaient aussi des esclaves Mas- sangou pour les revendre.
Les Tsogho ont maîtrisé l’art du travail du fer très rapidement. Ce sont de bons Forgerons. Ils fabriquent aussi, jusqu’au milieu du XXème siècle les marmites en terre cuite et Assiettes en bois.
Le Dongé (Mouiri) impose de ne pas mentir, ne pas tuer, ne pas voler. L’initié est marqué au bras. Le Nyembé existe pour les femmes.
Le Bwiti ou Bwété, avec l’usage de l’iboga, aurait été révélé aux Pindji auxquels les Tsogho sont liés culturellement et avec qui ils partagent le même espace depuis plusieurs siècles. Mais les Mitshogo semblent avoir sublimé ce culte secret. Les chants et de nombreuses formules consacrées du Bwiti sont faites en Tsogho quelque soit le lieu de la pratique (hors du pays Tsogho). Ce sont les Tsogho qui ont par ailleurs transmis le Bwiti aux autres peuples, leur apportant ainsi « la connaissance ». Par le fait des alliances et des patrimoines, le Bwiti tsogo a pénétré les Gisira, les Evya, les Kélé et plus loin les Fang avec qui les Togo ont cohabité à Sindara dès la fin du XIXème siècle.
Le Bwiti ou Bwété, avec l’usage de l’iboga, aurait été révélé aux Pindji auxquels les Tsogho sont liés culturellement et avec qui ils partagent le même espace depuis plusieurs siècles. Mais les Mitshogo semblent avoir sublimé ce culte secret. Les chants et de nombreuses formules consacrées du Bwiti sont faites en Tsogho quelque soit le lieu de la pratique (hors du pays Tsogho). Ce sont les Tsogho qui ont par ailleurs transmis le Bwiti aux autres peuples, leur apportant ainsi « la connaissance ». Par le fait des alliances et des patrimoines, le Bwiti tsogo a pénétré les Gisira, les Evya, les Kélé et plus loin les Fang avec qui les Togo ont cohabité à Sindara dès la fin du XIXème siècle.
En 1900, le premier prêtre gabonais, l’abbé Walker, est affecté à Sindara. Il mène alors une expédition en « Pays Tsogho ». Cette aventure qui débute le 26 août pour se terminer le 14 septembre 1907 est racontée en dix épisodes dans le journal des Missionnaires du St Esprit « Le Messager » en 1910. Le livre « Au Pays des Ishogo, simple récit de voyage » en est le fruit.
La Mission Notre Dame des Trois Epis de Sindara a été fondée en 1899 au milieu du peuple Tsogho. Le but est l’évangélisation de cette population Tsogho et d’autres habitant entre Lambaréné au Nord, Yombi à l’Ouest, Mouila au sud et Ikobé à l’Est. L’abbé Hilaire Ngouba est l’une des seules vocations de cette mission qui n’a pas réussi à faire renoncer aux populations de cette région au Bwiti, essentiellement.
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