Le pagne africain est probablement le mode de portage traditionnel qui nous est le plus familier visuellement. Originaire d’Afrique, il est composé d’une toile de coton assez fine appelée wax (car motifs créés grâce à une technique à base de cire), coupée en rectangle, que l’on vient nouer sur la poitrine et la taille. Bien calé sur les reins de sa mère, le bébé est porté bas.
Les sensations offertes sont très différentes des portages haut et il faut les aimer pour se sentir à l’aise, suivant sa morphologie. La liberté des épaules est appréciable quand on est en mouvement. Le nouage est réalisable avec des écharpes.
On appelle pagne wax les tissus imprimés utilisés notamment en Afrique de l'Ouest, jusqu'en République démocratique du Congo, et dont la technique s'inspire des Batiks Javanais, réalisés avec des cires hydrophobes (Wax signifie « cire »). Les premiers tissus de ce style ont d'ailleurs été ramenés par des mercenaires ghanéens travaillant en Indonésie pour les Britanniques et les Hollandais. La création et le tissage de ces pagnes ont donné lieu à une véritable industrie, les originaux ayant été produits en Hollande (real Dutch wax). Il existe des versions imprimées (faux-wax) très dynamiques en Côte d'Ivoire notamment. Les motifs, parfois humoristiques ou populaires (images de héros de série télévisé, formules chocs…) en sont dessinés par des artistes burkinabés, maliens, ivoiriens principalement. Il y a aussi les pagnes kitas en Côte d'Ivoire et au Ghana.
Le pagne long
On appelle également « pagne » tout vêtement long qui donne l’apparence d’une jupe longue quand il est porté, mais qui n’est constitué que d’une seule pièce de tissu rectangulaire démunie de système de fermeture (il tient par le fait que le tissu est replié plusieurs fois sur lui-même à la ceinture, ou par un nœud). L’absence de couture permet une grande liberté de mouvement.
Par exemple au Mali (où le pagne bogolan est dessiné et porté par les femmes), il couvre le corps du nombril aux chevilles, donc s'arrêtant aux pieds. Il est traditionnellement constitué de sept bandes de coton cousues entre elles (Le : taafe en bamanan). Il est enroulé autour du corps, le côté droit attaché sur le côté gauche. La décoration, divisée en cinq parties, a un sens symbolique :
- La bordure supérieure (fini siri (attacher) bolo, ou finitayoro), parfois plus solide, sert à nouer le pagne.
- Le bord droit (sokonon bolo ; so signifiant : la maison, et konon dedans/à l'intérieur, et bolo : main/ limite) n’est plus visible une fois le pagne noué, alors que la bordure gauche (kenema (dehors) bolo) est apparente.
- La bordure du bas (duguma bolo ou senkorola (duguma signifiant la terre/le sol, et sen le pied, Korola signifiant auprès de) est une bande décorative comportant des motifs associés à ceux du panneau principal central, finin ba (ba désignant la grand-mère, et finin l'étoffe)
Le pagne court
Il existe de nombreuses sortes de pagnes courts, dont en fibre, écorces battues, voire en simple ceinture de plumes chez certaines ethnies de la forêt sud-américaine.
Au Sénégal, le bethio, dit « Petit Pagne » (Bekou-soukar, tame thiere, keyitoukeur gui en wolof) est un vêtement, parfois ajouré, très lié à la séduction5 et à l’érotisme en Afrique, qui peut être porté avec un ou plusieurs collier(s) de perles autour des hanches (Dial Dialy est le collier porté par les femmes, Bine Bine étant celui porté par les jeunes filles, mot qui signifie aussi « doucement » en wolof) autour de la taille pour notamment mettre en valeur le corps dans certaines danses aux déhanchements évocateurs.
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